
« Pickleball. » Littéralement « balle condiment » ou « balle cornichon ». Drôle d’appellation pour une discipline née au cœur de l’été 1965 sur l’île de Bainbridge, aux États-Unis, d’un père de famille célèbre, le politicien américain Joel Pritchard, alors qu’il cherchait à divertir ses enfants. Il imagine un jeu avec les équipements dont il dispose en vacances : des raquettes de ping-pong, un filet tendu au ras du sol et une balle en plastique. La légende raconte que le petit chien de la famille, qui s’amusait à ramener la balle à chaque fois, s’appelait Pickle. « C’est ludique, facile et intergénérationnel, explique Florian Lecerf, responsable du pickleball à la Fédération française de tennis (FFT) qui a intégré la pratique dans ses statuts depuis janvier 2024. La moyenne d’âge de nos licenciés est de 45 ans mais le potentiel de croissance sur les plus jeunes est considérable. »
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Pratiqué par près de 15 millions d’Américains, avec des ambassadeurs de renom tels qu’Andre Agassi, John McEnroe ou Michael Chang, la discipline connaît une ascension fulgurante ces quatre dernières années, un peu partout sur la planète. À quelques détails près, ce sont les mêmes règles qu’au tennis… mais sur un terrain de badminton. Comme au padel, le service avec une grande raquette de ping-pong de forme rectangulaire – appelée pagaie – se fait de bas en haut, les échanges sont rapides et un set se joue en 11 points, avec une raquette pleine et une balle en plastique dure perforée. Au pickleball, on marque des points uniquement sur son propre service et il est interdit de frapper lorsque l’on est dans la zone qui longe le filet, appelée « kitchen ».
En double ou en simple, à l’image de son cousin le padel, c’est une alternative excitante pour les amateurs de petite balle jaune. « Avec des sensations particulières, très proches de celles du tennis, explique Théo Platel, 23 ans, l’un des meilleurs joueurs français, classé 15-1 et récent vainqueur de l’Open de France à Aix-en-Provence dans trois catégories différentes. La raquette est plus légère et le toucher de balle plus fin qu’au padel. Socialement, c’est aussi plus ouvert que dans les autres sports de raquette. Tu progresses très vite et les échanges sont intenses. »
Il ne manque qu’une reconnaissance ministérielle à cette pratique pour changer de dimension. « Indispensable pour pouvoir se frotter aux meilleurs sur le circuit international et obtenir un statut d’athlète de haut niveau pour pouvoir vivre de cette passion », ajoute Théo. Demain, la Fédération française de tennis et celle de badminton vont déposer un dossier distinct auprès du ministère des Sports pour obtenir en janvier 2026 la délégation du pickleball. L’institution dirigée par Gilles Moretton part avec un set d’avance, même si rien n’est joué. « Depuis 2021, on multiplie les actions. On a créé plus de 400 sections dédiées dans nos clubs, précise Florian Lecerf. Avec le padel, le beach tennis et le tennis fauteuil, c’est en totale cohérence avec notre vision d’une expérience multiraquettes attractive et variée pour nos pratiquants. »
On estime à environ 12 000 le nombre de pratiquants. Avec une licence à 26 euros, un kit de jeu à moins de 100 euros et deux nouvelles catégories d’âge pour les 14-18 ans à la rentrée, le pickleball poursuit son opération séduction. Le tube de l’été pourrait bientôt devenir un classique.
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