Et si nous étions en train d’assister à l’émergence de l’une des plus grandes équipes de tous les temps ? De la trempe du Barça des (meilleures) années Messi, de l’impitoyable Milan de la décennie 1990 ou encore de l’Ajax flamboyant de Johan Cruyff. Parlerons-nous un jour, avec autant de nostalgie, du « PSG stratosphérique de Luis Enrique » ? Une formation capable de punir l’Inter Milan (5-0) en finale de C1, de balayer le Bayern (2-0) en quart de la Coupe du monde des clubs, comme de gifler le Real Madrid (4-0) jeudi dernier en demie.
Même si on peut sans doute déjà répondre par l’affirmative à la lecture de ce tableau de chasse, le rendez-vous de ce soir (21 h) sera déterminant pour statuer un peu plus. Car en cas de victoire, devant les 80 000 spectateurs du MetLife Stadium (New York), l’équipe de la capitale changerait encore de dimension. Déjà parce que Paris deviendrait le premier club français à être sacré mondialement, l’OM de 1993 ayant été privé de Coupe intercontinentale – l’ancêtre de la compétition actuelle – après l’affaire de corruption à Valenciennes.
Pour la première fois, le PSG fait peur
Ensuite, parce que ce quatrième trophée de la saison acterait, à l’échelle de la planète, la domination outrageuse, presque insolente, du Paris Saint-Germain sur le terrain, avec son jeu de possession délirant (près de 700 passes par match), son pressing irrespirable et l’efficacité de ses individualités. Parmi celles-ci, Luis Enrique peut compter sur le (probable) futur Ballon d’or, Ousmane Dembélé – 35 buts et 14 passes décisives –, le trio de métronomes Vitinha-Ruiz-Neves ou encore l’infatigable Achraf Hakimi.
Pour la première fois, le PSG fait peur, et même aux plus grandes écuries. Un sentiment qu’il n’avait jamais vraiment inspiré à ses grands adversaires jusque-là, même à l’époque des Zlatan, Neymar ou Mbappé. Et ce soir, avant d’entrer sur la pelouse, les joueurs de Chelsea auront toutes les raisons d’avoir les jambes qui tremblent. Mais le vainqueur de la Ligue Conférence (la plus petite des coupes d’Europe) n’arrive pas sans munitions.
Parmi les forces en présence, citons l’étincelant meneur de jeu Cole Palmer (16 buts cette saison), l’intraitable récupérateur argentin Enzo Fernandez et le surprenant Brésilien Joao Pedro, auteur du doublé victorieux contre Fluminense (2-0) en demi-finale. Quatrième de Premier League cette saison, avec la deuxième meilleure défense du championnat, les Blues sont des clients sérieux. Résisteront-ils pour autant au rouleau compresseur parisien ?
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Si cette Coupe du monde – devenue quadriennale cette année – pouvait apparaître anecdotique avant son entame, vu de France, le parcours des Parisiens a tout changé. À l’image de TF1 qui a choisi de bousculer sa grille, en déprogrammant le match de l’équipe de France féminine (initialement basculé sur TMC, il sera diffusé par France 2) au profit de cette finale. Mais ceux qui n’ont jamais pris cette compétition à la légère sont justement les Parisiens eux-mêmes. Avant même l’apothéose de la Ligue des champions, l’état-major du club confiait au JDD son ambition de s’envoler pour les États-Unis dans l’optique claire d’aller soulever le trophée.
Et ce, d’autant plus que la compétition se déroule au pays de l’Oncle Sam… un élément qui revêt une importance majeure aux yeux des dirigeants qui, d’un point de vue marketing, souhaitent inscrire le club sur la durée dans le paysage sportif américain. « Pour nous, c’est un marché clé. On y a dix-huit fan-clubs, sept académies, Nike, notre équipementier historique et beaucoup de partenaires », soulignait en ce sens dans nos colonnes Fabien Allègre, le directeur du développement de la marque PSG.
Selon nos informations, au fil des victoires parisiennes, l’éphémère PSG House, le pop-up immersif du club installé sur la très courue Melrose Avenue de Los Angeles lors de la première partie de la compétition, a justement remporté un succès phénoménal, au point de réaliser un chiffre d’affaires record en seulement quinze jours.
Mais tout part du terrain et personne, au club, ne l’ignore. Après un peu de temps libre dans le cœur de Manhattan, notamment du shopping sur la Cinquième Avenue et un dernier entraînement, les joueurs disputent ce soir leur 66e match de la saison. Le dernier, mais surtout l’un des plus importants, s’ils veulent continuer à écrire l’histoire. Toujours selon nos sources, le PSG a même déjà trouvé le slogan qu’il floquera sur ses tee-shirts, ses casquettes et ses mugs en cas de victoire contre les Anglais : « Undisputed champion », traduisez : champion incontestable. L’encre est déjà prête…
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