L’affaire a fait le tour des réseaux sociaux en quelques minutes. Lors d’un déplacement politique, Jordan Bardella a été enfariné par un lycéen, rapidement interpellé ensuite par les forces de l’ordre.
Un geste qui, pour certains, relève de la simple provocation adolescente, mais qui constitue en réalité une infraction prévue et réprimée par le droit pénal français. Voici ce que risque concrètement l’auteur des faits.
🎯 L’infraction : une “violence légère” selon le Code pénal
Contrairement à ce que pensent beaucoup d’internautes, enfariner une personne n’est pas considéré comme un acte anodin. En droit français, il s’agit d’une violence volontaire sans incapacité, même s’il n’y a aucune blessure.
L’article 222-13 du Code pénal prévoit que les violences, même très légères, sont pénalement punissables lorsque la victime est une personne dépositaire de l’autorité publique ou un élu, ce qui est le cas d’un président de parti politique en déplacement officiel.
👉 Peine encourue : jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.
Dans les faits, cette peine maximale n’est quasiment jamais appliquée pour une enfarinade, mais elle montre la gravité juridique de l’acte.
🔥 Un acte assimilé à une atteinte à un élu : circonstance aggravante
Lorsque la victime est un responsable politique, la justice considère qu’il y a tentative d’intimidation, voire atteinte à l’ordre public.
➡️ Cela justifie une garde à vue, une enquête rapide et une probable convocation devant un juge, même pour un mineur.
👮♂️ Le lycéen est mineur : quelles sanctions réelles ?
Puisqu’il s’agit d’un mineur, les sanctions sont adaptées selon l’ordonnance de 1945 :
Peines possibles :
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Avertissement solennel du procureur
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Réparation pénale (travail d’intérêt général adapté, lettre d’excuses…)
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Stage de citoyenneté (très courant dans ce type d’affaire)
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Contrôle judiciaire dans les cas plus graves
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Mise à l’épreuve éducative
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Amende pouvant aller jusqu’à 750 € pour violence légère (rare)
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Et dans les cas extrêmes : sanctions éducatives décidées par un juge pour enfants.
🎯 Il n’ira pas en prison, mais une inscription dans son casier judiciaire (bulletin n°1) est possible, même si elle ne sera pas visible par les employeurs.
💥 Et si le parquet retient l’outrage ?
En fonction de la façon dont l’acte est interprété, la justice peut aussi retenir :
➡️ “Outrage à personne chargée d’une mission de service public”
Punissable de 6 mois d’emprisonnement et 7 500 € d’amende.
Même si Bardella n’est pas un agent public, la jurisprudence a parfois élargi l’outrage à des personnalités dans l’exercice d’une fonction politique officielle.
Ce sera une question d’interprétation du procureur.
📌 Les conséquences scolaires
Selon le règlement intérieur du lycée :
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Convocation disciplinaire
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Avertissement ou blâme
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Travaux d’intérêt scolaire
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Exclusion temporaire
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Et dans les cas rares, conseil de discipline → exclusion définitive.
Les établissements sanctionnent presque systématiquement ce type d’acte lorsqu’il a un écho médiatique.
🧩 Et du côté de Jordan Bardella ?
Le président du RN peut décider de :
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Porter plainte, ce qui accélère la procédure,
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Ou ne pas le faire → le parquet peut poursuivre d’office malgré tout, car il s’agit de violences publiques.
Historiquement, les personnalités politiques portent plainte dans l’immense majorité des cas pour ne pas banaliser l’acte.
⚖️ En résumé : que risque le lycéen ?
👉 Sur le plan pénal :
➡️ Entre un simple rappel à la loi et un stage de citoyenneté, parfois une réparation pénale, selon son casier et son attitude.
👉 Sur le plan scolaire :
➡️ Une sanction disciplinaire, variable selon la politique de l’établissement.
👉 Sur le plan symbolique :
➡️ Une trace dans le dossier pénal mineur, susceptible d’être effacée à sa majorité.
Il ne fera pas de prison, mais il ne s’en sortira pas sans conséquence.







