Une femme de 22 ans a été tuée et un homme de 26 ans blessé au cours d’un contrôle de police dans la nuit de mardi à mercredi à Rennes. Un agent a ouvert le feu après avoir été percuté par le conducteur du véhicule.
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Rennes après la mort d’une jeune femme de 22 ans tuée par un policier qui a ouvert le feu après avoir été renversé par le véhicule dans lequel la victime se trouvait. Les faits ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi.
Il est aux alentours d’une heure du matin dans la nuit de mardi à mercredi quand les enquêteurs de la police judiciaire de Rennes interceptent un véhicule sur la route de Lorient, au niveau de la sortie de la rocade extérieure. Ils agissent dans le cadre d’une vaste enquête conduite depuis plusieurs mois sur un trafic de stupéfiants. Le dispositif policier est alors important, les effectifs de la BRI de Nantes sont en appui de l’opération.
Au cours de cette interception, un policier de la BRI, unité d’intervention de la PJ habituée à ces opérations, fait usage de son arme à une seule reprise. Son tir blesse le conducteur et atteint mortellement sa passagère, une jeune femme de 22 ans.
Le policier en question a déjà été entendu par les enquêteurs. Au cours de cette première audition, il a expliqué qu’après avoir tenté d’arrêter le véhicule, le conducteur a redémarré et foncé sur les agents.
La Peugeot 208 a alors percuté le fonctionnaire auteur du tir au niveau de la jambe alors qu’il tentait de quitter la trajectoire de la voiture. C’est à ce moment-là qu’il a tiré, se sentant en danger, dit-il.
Le jeune homme de 26 ans qui conduisait le véhicule est connu des services de police et de la justice, selon un communiqué du procureur de Rennes. Blessé légèrement par le tir du policier, il a été examiné à l’hôpital avant d’en ressortir. Il est actuellement en garde à vue.
Sa passagère, une jeune fille de 22 ans, était originaire de la région de Rouen, en Seine-Maritime. Malgré l’intervention des secours, elle est rapidement décédée sur place à 2h15. Elle était inconnue des services de police.
Outre l’enquête sur le trafic de stupéfiants toujours en cours, le parquet de Rennes a ouvert deux enquêtes parallèles.
La première concerne l’usage de l’arme de service du policier. Elle est ouverte pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique” et “violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique”. Elle a été confiée à l’IGPN, la police des polices. Les investigations devront notamment déterminer sur le fonctionnaire a agi dans un cadre de légitime défense, comme il le soutient.
La seconde procédure concerne le conducteur du véhicule et son attitude lors du contrôle. Une enquête est en cours pour “tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique”. Une première mise en situation, sous la conduite du procureur de la République de Rennes, a été organisée ce mercredi matin pour déterminer les conditions matérielles des faits.
