Par Marine T.
A l’occasion de son retour sur les planches de théâtre avec Consentement, Ludivine Sagnier a répondu aux questions de Libération, lundi 21 novembre 2022. La comédienne s’est confiée sur ses débuts et ses regrets d’avoir été un “objet de fantasme”.
Âgée de 43 ans aujourd’hui, Ludivine Sagnier a signé son retour sur les planches de théâtre avec Consentement, un seul-en-scène adapté du livre éponyme de Vanessa Springora, paru en janvier 2020. Pour l’occasion, la comédienne a répondu à nos confrères de Libération, lundi 21 novembre 2022. Elle est notamment revenue sur ses débuts et a fait part de ses nombreux regrets. Lorsqu’elle avait 24 ans, elle a joué dans le thriller psychologique Swimming Pool, et ne semble pas en garder que des bons souvenirs. “Je n’avais pas ce désir d’être un objet de fantasme. Julie, c’était un personnage que j’avais composé avec un coach. J’avais fait des UV, je portais de faux cheveux, etc.“, a-t-elle tenu à préciser.
Mais elle regrette que son personnage de blonde sexy en train de bronzer au bord de la piscine lui a trop collé à la peau. “C’était comme être le Joker. Alors que je suis super timide, que je ne me mets jamais topless sur la plage, j’avais réussi à jouer ce genre de filles que je n’étais pas du tout. Mais les gens se sont dit : ‘OK, elle est comme ça, elle, c’est la Bimbo d’Ozon qui se fout à poil’“, a-t-elle encore déclaré avec beaucoup de regret. Avec beaucoup de sérieux et dans un personnage très fort, elle joue le rôle d’une femme sous l’emprise d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle au théâtre. Elle veut la voix de toutes les femmes qui sont hypersexualisées au cinéma. “Ce n’est pas un récit tire-larmes ou chargé de colère, remarque Ludivine Sagnier. Ce sont les mots d’une personne qui s’est reconstruite. La pédophilie, l’inceste, ce sont des sujets qui me touchent de très près. Dans mon entourage“, a-t-elle encore insisté.
Pour rappel, avec de jouer dans Swimming Pool, Ludivine Sagnier s’est fait connaître du grand public en jouant dans Les drames Gouttes d’eau sur pierres brûlantes dirigée par François Ozon. Ce dernier avait d’ailleurs évoqué la fin troublante du film qui avait donné l’image de la comédienne qu’elle regrette aujourd’hui. “Dans le processus créatif, les choses ne sont jamais simples. Qu’est-ce qui est réel, et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Comment séparer le fantasme de la réalité ? Ce thème est également évoqué dans Sous le sable, quand le personnage de Charlotte confond le rêve et la réalité“, avait-il confié avant de s’intéresser à son film Swimming Pool.
“Dans Swimming Pool, tout ce qui est de l’ordre du fantasme découle de l’art de créer (…) en matière de réalisation, j’ai traité tout ce qui est de l’ordre de l’imaginaire de la façon la plus réaliste possible, pour brouiller la frontière. Quand on raconte une histoire, il est primordial de s’immerger dans la logique de perception des personnages pour s’identifier à eux. Pour expérimenter les mêmes émotions.”
