La prestation d’Emmanuel Macron était attendue… et elle a déçu. Le chef de l’État entendait marquer son retour sur la scène politique nationale lors d’une longue émission diffusée sur TF1 ce mardi 13 mai. Ses proches évoquaient l’annonce d’un ou plusieurs référendums à cette occasion. Fin de vie, collectivités territoriales, écrans, travail… La consultation des Français via l’article 11 a finalement été renvoyée aux calendes grecques. Un référendum sur l’immigration – réclamé par 70 % de la population – a même été balayé d’un revers de la main par le président de la République.
« Emmanuel Macron a refusé de parler sérieusement du sujet avec Robert Ménard et n’a jamais voulu regarder la réalité de l’immigration en France », s’agace le sénateur LR Max Brisson auprès du JDD. Face au maire de Béziers, le président de la République a affirmé ne « pas voir » de consultation possible sur cette thématique au vu des limites posées par la Constitution. « Avec Bruno Retailleau, on demande justement d’élargir le champ référendaire aux questions migratoires pour que le peuple souverain puisse s’exprimer », poursuit le proche du ministre de l’Intérieur. À l’heure actuelle, sur cette thématique, seul un référendum lié aux prestations sociales perçues par les étrangers pourrait être organisé.
Pour le chef de l’État, le « cœur du problème » migratoire est le manque de répartition des demandeurs d’asile sur le territoire français. « Notre politique est absurde car elle consiste à mettre des femmes et des hommes qui sont dans la plus grande misère dans les quartiers les plus pauvres », déplorait-il déjà en septembre 2022. « Le président veut répartir l’insécurité en éparpillant les migrants dans toute la France », peste auprès du JDD le porte-parole du RN Laurent Jacobelli. « Les maires de villes moyennes et rurales qui espèrent vivre tranquillement devront en subir les conséquences », assure-t-il.
« Le président veut répartir l’insécurité en éparpillant les migrants dans toute la France »
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Si l’immigration revient toujours dans les principales thématiques de préoccupation des Français, Emmanuel Macron n’en a jamais fait un axe majeur de sa politique. « Ce n’est pas un sujet pour lui car cela ne correspond pas à sa vision du monde, dans laquelle les gens sont interchangeables », estime le député Rassemblement national de la Moselle. En 2019, le président s’était tout de même engagé à porter à 100 % le taux d’exécution des OQTF. Celui-ci était de 7 % en 2024… soit cinq points de moins qu’au moment de sa promesse.
Sur TF1, le chef de l’État a également prévenu qu’il n’était « pas bon pour la République de confondre quelqu’un venu en France légalement pour étudier ou pour rejoindre sa famille avec une personne entrée sur le territoire de manière clandestine ». Des propos qui illustrent l’immobilisme d’Emmanuel Macron sur le sujet, pour le sénateur LR Max Brisson : « C’est le seul à ne pas se rendre compte que c’est l’immigration en général qu’il faut drastiquement réduire et pas seulement celle qui est illégale. Il y a aujourd’hui un certain nombre de mesures qui ne sont plus justifiées. Comme le regroupement familial, qui pouvait avoir une utilité à l’époque, mais qui est un poids aujourd’hui ».
Chez nos voisins européens, plusieurs pays semblent avoir pris la mesure du phénomène et serrent la vis. « Même la gauche britannique suit désormais une politique migratoire plus dure que les centristes français », raille auprès du JDD le député UDR Maxime Michelet. « Il y a aussi l’Italie, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark ou plus récemment l’Allemagne, avec le nouveau chancelier Friedrich Merz », ajoute l’élu de la Marne, qualifiant le bilan migratoire d’Emmanuel Macron de « désastreux ».
En 2024, la France a attribué 337 000 titres de séjour. Entre 2017 et 2023, le pays en avait accordé 275 000 en moyenne contre 217 000 sous le quinquennat de François Hollande et 189 000 sous celui de Nicolas Sarkozy. Des flux largement amplifiés par les entrées illégales sur le territoire.
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