Le rapport n’était plus vraiment secret. Commandé il y a plus d’un an par Gérald Darmanin, ce document de 73 pages sur les Frères musulmans a fini par fuiter dans Le Figaro. « Un dossier absolument alarmant », avait promis le nouveau président des Républicains, bien avant sa publication partielle ce mardi matin. Et dont la parution, qui tombe à point nommé pour Bruno Retailleau, interroge Jean-Michel Aphatie.
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Sur le plateau de Quotidien, le journaliste a dénoncé une opération de communication « XXL » de la part du ministre de l’Intérieur, afin de « se poser en grand chef, bien plus important que le Président de la République, de la lutte contre l’islamisme radical ». « On est face à une manipulation de l’opinion publique XXL », insiste-t-il, relevant le calendrier troublant de la déclassification : deux jours seulement après l’élection de Retailleau à la tête du parti. Et l’éditorialiste d’ajouter : « Merci Bruno Retailleau d’avoir rendu public le rapport, mais faut pas nous prendre pour des billes non plus. »
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Selon Jean-Michel Aphatie, il s’agit avant tout d’une mise en scène : « Ce rapport est mis au service de l’homme et de son ambition. Ceux qui ne le voient pas doivent aller acheter des lunettes. » Le fond du document, lui, n’est pas remis en cause. Le rapport, d’après Aphatie, est « très bien fait, très sérieux », fondé sur les travaux de diplomates, de préfets, de chercheurs, d’universitaires et des services de renseignement. Il pointe l’influence de la mouvance frériste dans certaines mosquées, dans des établissements scolaires comme le lycée Averroès à Lille ou Al-Kindi près de Lyon, et sur les réseaux sociaux à travers des influenceurs islamistes.
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Mais ce qui le dérange, c’est la manière. « La première gestion de ce rapport a été anxiogène. “Je ne peux rien vous dire, mais faites-moi confiance, c’est terrible” », raille Aphatie, évoquant le discours alarmiste de Retailleau ces derniers mois. Un discours qui, selon lui, participe à une forme de stigmatisation. En parlant uniquement des musulmans à travers le prisme de l’islamisme radical, « on risque de détourner les musulmans patriotes, honnêtes, français, qui paient leurs impôts et aiment leur pays, du pacte social », redoute l’éditorialiste.
Si Jean-Michel Aphatie ne nie pas la réalité du péril posé par les Frères musulmans – « le danger existe, le danger est réel », reconnaît-il – il choisit, une fois de plus, de pointer les travers de la France plutôt que de défendre ceux qui s’en inquiètent.
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Après avoir comparé les exactions de la colonisation en Algérie à celles des nazis, le journaliste a récemment affirmé que l’antisémitisme occidental était le fruit direct de la tradition chrétienne. Une façon, selon ses critiques, de rejeter systématiquement la faute sur la France et son histoire, quitte à minimiser les menaces actuelles.
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