Déjà condamné à 20 ans de prison pour une série d’agressions sexuelles d’une ampleur inédite, Dino Scala pourrait de nouveau faire face aux juges. L’homme surnommé le « violeur de la Sambre » sera entendu ce jeudi dans le cadre d’une information judiciaire portant sur une quinzaine de nouvelles affaires, selon une confirmation de son avocate transmise mercredi à l’AFP.
Ouverte en mars 2023 par le parquet de Valenciennes, cette enquête concerne 14 victimes de viols, tentatives de viols et agressions sexuelles, survenues entre 1988 et 2009. Deux signalements supplémentaires ont été ajoutés en avril 2024, déposés par des femmes affirmant avoir été agressées dès 1987. « Cette information judiciaire est appelée à tort la nouvelle affaire Scala », insiste Me Margaux Mathieu, dénonçant l’emballement médiatique autour de son client.
L’avocate alerte sur un possible dévoiement de la procédure. « Si Dino Scala a commis des agressions très graves, qu’il a reconnues et pour lesquelles il a été condamné, il n’est pas acceptable qu’on lui impute des faits commis par d’autres », martèle-t-elle. Elle redoute que des erreurs judiciaires ne fassent passer les véritables agresseurs entre les mailles du filet, au détriment des victimes.
En juillet 2022, Dino Scala avait été reconnu coupable de 54 faits sur les 56 retenus contre lui, concernant des crimes perpétrés entre 1988 et 2018, principalement autour de la rivière Sambre, dans le nord de la France et en Belgique. Il en avait reconnu 40, contesté 16. Ce père de famille apparemment sans histoire, ouvrier et entraîneur de football, avait sobrement présenté ses « excuses aux victimes ». Son double visage avait été décrit à l’époque par un expert psychiatre comme un « abîme » entre vie sociale irréprochable et perversion cachée.